lundi 19 septembre 2022

Pourquoi il faut (re)lire « La Ferme des animaux »

Pourquoi il faut (re)lire « La Ferme des animaux », roman court de George Orwell, publié en 1945.

Dans la ferme des animaux, ceux-ci se révoltent, chassent les hommes qui les exploitaient et inaugurent un nouveau régime où « tous les animaux sont égaux ».
Une collectivisation est organisée, à chacun selon ses besoins, on se donne du « camarade » et on chante « animaux de tous les pays un âge d’or vous est promis » comme d’autres chanteraient « l’Internationale sera le genre humain. »

Bref, cette ferme des animaux, c’est l’URSS communiste, et passée la révolution bolchévique vient inévitablement le stalinisme. Les cochons accaparent le pouvoir et les richesses car finalement « tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ».

Orwell, en fin observateur et excellent conteur, nous décrit ici tous les processus à l’œuvre de l’émergence à la décadence du totalitarisme et l’on retrouve sous ce régime nombre des caractéristiques que l’auteur exploitera 4 ans plus tard pour écrire son chef-d’œuvre, 1984.

« Je voulais montrer qu’une révolution violente menée comme une conspiration par des gens qui n’ont pas conscience d’être affamés de pouvoir ne peut conduire qu’à un changement de maîtres. J’ai simplement essayé de dire : vous ne pouvez pas avoir une révolution si vous ne la faites pas pour votre propre compte ; une dictature bienveillante, ça n’existe pas » explique George Orwell en 1946.

Mais on aurait tort d’y voir une acceptation du capitalisme. Car si la boucle de l’Histoire étant bouclée le régime communiste de la Ferme redevient en tous points un régime capitaliste, Orwell, par ailleurs homme engagé et gagné à la cause du prolétariat, montre bien que ce système est lui-même inéquitable et opprimant.

Car, pour parodier Coluche (qui reprenait le bon mot d’Henri Jeanson) : le communisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le capitalisme c'est le contraire.

La vigilance du peuple est donc de mise, qui ne doit confier le pouvoir ni à ceux qui lui promette le grand soir et des lendemains qui chantent, ni à ceux qui ne jurent que par la main invisible (et impitoyable) du marché.
Et vous, quelle « Ferme » inventeriez-vous ?
Yann Malaud (auteur du thriller « Moi, Caroline…)



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